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| Coin lecture. Ouvrages classés (à peu près) par ordre de parution |

L’utopie déchue | Une contre-histoire d’Internet, XVe-XXIe siècle

Résumé / 4e couv.

Ce livre est écrit comme un droit d’inventaire. Alors qu’Internet a été à ses débuts perçu comme une technologie qui pourrait servir au développement de pratiques émancipatrices, il semble aujourd’hui être devenu un redoutable instrument des pouvoirs étatiques et économiques.

Pour comprendre pourquoi le projet émancipateur longtemps associé à cette technologie a été tenu en échec, il faut replacer cette séquence dans une histoire longue : celle des conflits qui ont émergé chaque fois que de nouveaux moyens de communication ont été inventés. Depuis la naissance de l’imprimerie, les stratégies étatiques de censure, de surveillance, de propagande se sont sans cesse transformées et sont parvenues à domestiquer ce qui semblait les contester. Menacé par l’apparition d’Internet et ses appropriations subversives, l’État a su restaurer son emprise sous des formes inédites au gré d’alliances avec les seigneurs du capitalisme numérique tandis que les usages militants d’Internet faisaient l’objet d’une violente répression.

Après dix années d’engagement en faveur des libertés sur Internet, Félix Tréguer analyse avec lucidité les fondements antidémocratiques de nos régimes politiques et la formidable capacité de l’État à façonner la technologie dans un but de contrôle social. Au-delà d’Internet, cet ouvrage peut se lire comme une méditation sur l’utopie, les raisons de nos échecs passés et les conditions de l’invention de pratiques subversives. Il interpelle ainsi l’ensemble des acteurs qui luttent pour la transformation sociale.


Tréguer, Félix. L’utopie déchue. Une contre-histoire d’Internet, XVe-XXIe siècle. Fayard, 2019.

Lien vers le site de l’éditeur : https://www.fayard.fr/sciences-humaines/lutopie-dechue-9782213710044


Twitter et les gaz lacrymogènes | Forces et fragilités de la contestation connectée

Résumé / 4e couv.

Les mouvements sociaux à travers le monde utilisent massivement les technologies numériques. Zeynep Tufekci était présente sur la place Tahrir et en Tunisie lors des printemps arabes, à Istanbul pour la défense du parc Gezi, dans les rues de New York avec Occupy et à Hong-Kong lors du mouvement des parapluies. Elle y a observé les usages des téléphones mobiles et des médias sociaux et nous en propose ici un récit captivant. Les réseaux numériques permettent de porter témoignage et d’accélérer les mobilisations. Ils aident les mouvements à focaliser les regards sur leurs revendications. Cependant, l’espace public numérique dépend des monopoles de l’économie du web. Leurs algorithmes, choisis pour des raisons économiques, peuvent alors affaiblir l’écho des contestations. Au delà de leur puissance pour mobiliser et réagir, faire reposer la construction des mouvements sur ces technologies fragilise les organisations quand il s’agit de les pérenniser, quand il faut négocier ou changer d’objectif tactique. De leur côté, les pouvoirs en place ont appris à utiliser les médias numériques pour créer de la confusion, de la désinformation, pour faire diversion, et pour démobiliser les activistes, produisant ainsi résignation, cynisme et sentiment d’impuissance. Une situation qui montre que les luttes sociales doivent dorénavant intégrer dans leur stratégie les enjeux de l’information et de la communication aux côtés de leurs objectifs spécifiques.


Tufekci, Zeynep. Twitter et les gaz lacrymogènes. Forces et fragilités de la contestation connectée. C&F éditions, 2019.

Lien vers le site de l’éditeur : https://cfeditions.com/lacrymo/


Obfuscation | La vie privée, mode d’emploi

Résumé / 4e couv.

« Où le Sage cache-t-il une feuille ? Dans la forêt. Mais s’il n’y a pas de forêt, que fait-t-il ?… Il fait pousser une forêt pour la cacher. » L’obfuscation, magistralement illustrée par l’auteur de roman G. K. Chesterton.

Dans ce monde de la sélection par des algorithmes, de la publicité ciblée et du marché des données personnelles, rester maîtres de nos actions, de nos relations, de nos goûts, de nos navigations et de nos requêtes implique d’aller au delà de la longue tradition de l’art du camouflage. Si on peut difficilement échapper à la surveillance numérique, ou effacer ses données, il est toujours possible de noyer nos traces parmi de multiples semblables, de créer nous-mêmes un brouillard d’interactions factices.

Quels en sont alors les enjeux et les conséquences ? Finn Brunton et Helen Nissenbaum ayant constaté l’asymétrie de pouvoir et d’information entre usagers et plateformes dressent le bilan, proposent des actions et prennent le temps de la réflexion : pourquoi et comment reconquérir son autonomie personnelle ? Comment résister éthiquement avec les armes du faible ? Comment réfléchir ensemble à ce que l’obfuscation nous fait découvrir sur l’influence mentale exercée par les puissants du numérique ?


Nissenbaum, Helen Fay, et Finn Brunton. Obfuscation. La vie privée, mode d’emploi. Traduit par Elena Marconi, C&F éditions, 2019.

Lien vers le site de l’éditeur : https://cfeditions.com/obfuscation/


Auteurs

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