Déviances
☙ Posté le 28-06-2023
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Concept sociologique par excellence (cf. Outsiders de H. Becker), la déviance interroge les normes sociales et ce qui est acceptable ou non. Dans un moment où nous avons un gouvernement qui fait tout pour se transformer en dépositaire des normes « Républicaines », il est intéressant d’y regarder d’un peu plus près et justement, Jacques Ellul nous a laissé du matériel dans son livre Déviances et déviants dans notre société intolérante (1992).
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Mouvements préfiguratifs
☙ Posté le 08-05-2023
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Lorsque le ministre de l’Intérieur français déclare avec conviction début avril 2023 que « plus aucune ZAD ne s’installera dans notre pays » (version polie de « pas d’ça chez nous »), il est important d’en saisir le sens. Dans une ambiance où la question du maintien de l’ordre en France se trouve questionnée, y compris aux plus hauts niveaux des instances Européennes, détourner le débat sur les ZAD relève d’une stratégie assez tordue. Les ZAD, sont un peu partout en Europe et font partie de ces mouvements sociaux de défense environnementale qui s’opposent assez frontalement aux grands projets capitalistes à travers de multiples actions dont l’occupation de zones géographiques. Or, dans la mentalité bourgeoise-réactionnaire, les modes de mobilisation acceptables sont les manifestations tranquilles et les pétitions, en d’autres termes, les ZAD souffrent (heureusement de moins en moins) du manque de lisibilité de leurs actions : car une ZAD est bien plus que la simple occupation d’une zone, c’est tout un ensemble d’actions coordonnées et de réflexions, de travaux collectifs et de processus internes de décision… en fait une ZAD est un exemple de politique préfigurative. Pour le ministre de l’Intérieur, ce manque de lisibilité est un atout : il est très facile de faire passer les ZAD pour ce qu’elles ne sont pas, c’est-à-dire des repères de gauchos-anarchiss’ qui ne respectent pas la propriété privée. Parler des ZAD, c’est renvoyer la balle aux autres pays Européens qui viendraient à critiquer le maintien de l’ordre à la Française : regardez d’abord chez vous.
Pourquoi cette caricature réactionnaire ? elle ne concerne pas seulement
les ZAD, mais aussi toutes les actions d’occupation, y compris les plus
petites comme le simple fait qu’un groupe d’étudiants ingénieurs se
mette à racheter une ferme pour y vivre sur un mode alternatif. Cette
caricature est sciemment maintenue dans les esprits parce que ce que portent
en elles les politiques préfiguratives est éminemment dangereux pour le
pouvoir en place : la démonstration en acte d’une autre vision du monde
possible. Beaucoup d’études, souvent américaines (parce que le concept y
est forgé) se sont penchées sur cette question et ont cherché à définir
ce qu’est la préfigurativité dans les mouvements sociaux. Ces approches
ont désormais une histoire assez longue, depuis la fin des années 1970.
On ne peut donc pas dire que le concept soit nouveau et encore moins le
mode d’action. Seulement voilà, depuis les années 1990, on en parle de
plus en plus (j’essaie d’expliquer pourquoi plus loin). Je propose donc
ici d’en discuter, à partir de quelques lectures commentées et ponctuées de mon humble
avis.
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Sur l’anarchie aujourd’hui
☙ Posté le 19-03-2023
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Dans ce petit texte, G. Agamben nous rappelle cet interstice où le pouvoir s’exerce, entre l’État et l’administration dans ce qu’il est convenu d’appeller la gouvernance. En tant que système, elle organise le repli des pouvoirs séparés de la justice, de l’exécutif et du législatif dans un grand flou : de la norme ou de la standardisation, des agences au lieu des institutions traditionnelles, le calcul du marché (libéral) comme grand principe de gestion, etc. Pour G. Agamben, la lutte anarchiste consiste justement à se situer entre l’État et l’administration, contre cette gouvernance qui, comme le disait D. Graeber (dans Bullshit Jobs), structure l’extraction capitaliste. On pourra aussi penser aux travaux d’Alain Supiot (La Gouvernance par les nombres) et ceux aussi d’Eve Chiapello sur la sociologie des outils de gestion.
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