| Coin lecture. Ouvrages classés (à peu près) par ordre de parution |
Résumé / 4e couv.
Google et Facebook, Apple et Microsoft, Siemens et GE, Uber et Airbnb : les entreprises qui adoptent et perfectionnent le modèle d’affaires dominant aujourd’hui, celui des plateformes pair-à-pair du capitalisme numérique, s’enrichissent principalement par la collecte de données et le statut d’intermédiaire qu’il leur confère. Si elles prospèrent, ces compagnies peuvent créer leur propre marché, voire finir par contrôler une économie entière, un potentiel monopolistique inusité qui, bien qu’il s’inscrive dans la logique du capitalisme dit « classique », présente un réel danger aux yeux de quiconque s’applique à imaginer un futur postcapitaliste. Dans ce texte bref et d’une rare clarté, Nick Srnicek retrace la genèse de ce phénomène, analyse celui-ci de manière limpide et aborde la question de son impact sur l’avenir. Un livre essentiel pour comprendre comment les GAFA et autres géants du numérique transforment l’économie mondiale, et pour envisager des pistes d’action susceptibles d’en contrer les effets délétères.
Srnicek, Nick. Capitalisme de plateforme. L’hégémonie de l’économie numérique, Lux Éditeur, 2018.
Lien vers le site de l’éditeur : https://www.luxediteur.com/catalogue/capitalisme-de-plateforme/
Justice digitale | Révolution graphique et rupture anthropologique
Résumé / 4e couv.
Remplacement des avocats par des robots, disparition des notaires, résolution des conflits en ligne, justice prédictive, état civil tenu par la blockchain, généralisation des contrats en bitcoins échappant à tout contrôle (et à toute taxation) : le numérique n’en finit pas de bouleverser la justice en inquiétant les uns et en enthousiasmant les autres. Plutôt que de proposer un bilan de ces innovations, nécessairement prématuré, ce livre tente de situer l’épicentre anthropologique d’une déflagration provoquée par l’apparition d’une nouvelle écriture qu’il faut bien désigner comme une révolution graphique. La justice digitale alimente un nouveau mythe, celui d’organiser la coexistence des hommes sans tiers et sans loi par un seul jeu d’écritures, au risque d’oublier que l’homme est un animal politique.
Garapon, Antoine, et Jean Lassègue. Justice digitale. Révolution graphique et rupture anthropologique. PUF, 2018.
Lien vers le site de l’éditeur : https://www.puf.com/content/Justice_digitale
Résumé / 4e couv.
Ouvertes, massives, brutes… les données sont aujourd’hui au coeur de nombreux débats. Les optimistes y voient une ressource naturelle dont la récolte et la circulation sont en passe de révolutionner l’innovation et la démocratie, tandis que les pessimistes les dépeignent comme le carburant de mécanismes qui ne profiteront qu’aux puissants et renforceront les inégalités. Face aux enthousiasmes et aux affolements, face au vocabulaire de la transparence, de la fluidité et de l’automatisation qu’ils mobilisent, ce livre fait un pas de côté et défend la nécessité d’étudier les modalités concrètes de la production et de la circulation des données. Les données ne tombent en effet jamais du ciel. Elles n’affleurent pas non plus sous le sol des organisations. En amont de leurs traitements si prometteurs ou inquiétants, elles font l’objet d’un travail dont la nature, l’organisation et les processus mêmes qui mènent à son invisibilité restent à explorer. En articulant les apports de la sociologie des sciences et des techniques, de l’histoire, de l’anthropologie de l’écriture, de la sociologie du travail et des accounting studies, l’ouvrage compose un outillage conceptuel et méthodologique original pour interroger au plus près ce travail des données, qui est devenu central dans les entreprises et les administrations à partir de la fin du XIXe siècle.
Denis, Jérôme, et Delphine Gardey. Le travail invisible des données. Éléments pour une sociologie des infrastructures scripturales. Presses des Mines - Transvalor, 2018.
Lien vers le site de l’éditeur : https://www.pressesdesmines.com/produit/le-travail-invisible-des-donnees/